Léon Blum en BD 2

Parti Socialiste 74

Il y a 70 ans, la politique et le socialisme perdaient Léon Blum.
A cette occasion, nous souhaitions rendre hommage à l’un de père du socialisme et à l’homme du Front populaire. En BD…

Jaurès a perdu son dernier combat. Il n’a pu empêcher la guerre qui éclate en 1914. Pire, le militant de la paix est assassiné d’une balle dans le dos par un nationaliste qui sera plus tard acquitté.

Durant les années de guerre, Blum semble d’abord mettre son militantisme politique entre parenthèse. Rattaché à la fonction publique en tant que magistrat du Conseil d’Etat, il doit observer un devoir de réserve. Mais en août 1914, il y revient, en devenant le chef de cabinet de Marcel Sembat, alors ministre des Travaux publics.

Après la guerre, il devient de plus en plus influent au sein du PS – SFIO (Parti socialiste -Section Française de l’Internationale Ouvrière), au point d’être chargé en 1919 d’en rédiger le programme d’action. Il devient la même année l’un des rares députés de gauche de la Chambre « bleu horizon » où il est représentant de Paris, député de la Seine.

Du 25 au 30 décembre 1920 se déroule le fameux Congrès de Tours de la SFIO. L’échec de la IIe Internationale à empêcher la guerre et le déclenchement de la Révolution bolchevique en Russie provoque de violents débats dans le mouvement ouvrier. Lénine, qui a proclamé la IIIème Internationale, veut en faire l’instance de centralisation des mouvements ouvriers dans toute l’Europe. Il soumet ainsi l’adhésion des partis socialistes et sociaux-démocrates à ses fameuses 21 propositions. Parmi celles-ci figurent notamment l’alignement inconditionnel sur la politique décidée à Moscou et la « rupture avec la tradition réformiste ». Pour Blum, la révolution d’octobre est avant tout un événement né de la situation russe, dont l’exportation est difficile et surtout dangereuse.

Il fait partie avec les sociaux-démocrates allemands, Rosa Luxemburg et Karl Kautsky, de ceux qui ont toujours pressenti la dérive totalitaire qui sera celle du communisme soviétique.

De fait, il prend la tête du front du refus dans un discours célèbre où, mis en minorité après que 3/4 des congressistes réponde positivement à l’appel de Lénine, il en lance un autre, visionnaire et unitaire : « Nous sommes convaincus, jusqu’au fond de nous-mêmes, que, pendant que vous irez courir l’aventure, il faut que quelqu’un reste garder la vieille maison. […] Dans cette heure qui, pour nous tous, est une heure d’anxiété tragique, n’ajoutons pas encore cela à notre douleur et à nos craintes. Sachons nous abstenir des mots qui blessent, qui déchirent, des actes qui lèsent, de tout ce qui serait déchirement fratricide. Je vous dis cela parce que c’est sans doute la dernière fois que je m’adresse à beaucoup d’entre vous et parce qu’il faut pourtant que cela soit dit. Les uns et les autres, même séparés, restons des socialistes ; malgré tout, restons des frères qu’aura séparés une querelle cruelle, mais une querelle de famille, et qu’un foyer commun pourra encore réunir ».

Les partisans de Blum sont certes minoritaires dans le congrès, mais majoritaire chez les cadres et les élus de la SFIO.

Blum devient la figure tutélaire du parti – sans en prendre la direction qu’il laisse à Paul Faure – en s’exprimant régulièrement dans les colonnes du quotidien Le Populaire, le journal du parti.

La SFIO demeure la principale force de la gauche et elle s’ouvre à de nouvelles alliances notamment avec les radicaux et les républicains-socialistes, formant ainsi un accord électoral, le « Cartel des gauches ». AU pouvoir de 1924 à 1926, cette coalition, dirigée d’abord par Edouard Herriot et soutenue par les députés SFIO, tombera en 1926 face au « mur de l’argent ». Dans un climat économique délétère, notamment caractérisée par une dette colossale, la coalition n’aura que peu les moyens de mettre en oeuvre son programme pacifiste, laïque, qui plaçait les lois sociales et d’aide au prolétariat en priorités.
En 1929, la crise économique viendra alors favoriser la montée du fascisme en France comme en Europe

D’ailleurs, au début des années 30, l’antimarxisme de l’aile droite du parti fait émerger un courant dit « néo-socialiste » qui veut arriver à ses fins par l’ordre et l’autorité. Blum s’y oppose et, là encore visionnaire, leur rétorque « C’est qu’en voulant détourner du fascisme sa clientèle possible, on en vint à offrir au même public, par les mêmes moyens de publicité, un produit à peu près analogue. Je redoutais qu’on transformât ainsi le socialisme, parti de classe, en un parti de déclassés. Je redoutais qu’en procédant comme le fascisme, par un rassemblement de masses confuses, en faisant appel, comme lui, à toutes les catégories d’impatiences, de souffrance, d’avidité, on ne noyât l’action du PS sous ce flot d’aventuriers – aventuriers bien souvent par misère et par désespérance – qui a porté tour à tour toutes les dictatures de l’Histoire. On ne détruit pas l’idéologie fasciste en la plagiant ou en l’adoptant ». En 1933, la scission est inévitable, en 1933. On connaît la suite, Déat et ses partisans passèrent du socialisme internationaliste démocratique au national-socialisme autoritaire et violent puis à la Collaboration.

Le krach boursier de 1929 plonge alors le monde dans une crise économique inédite et des millions de personnes dans la misère.
L’Europe est frappée de plein fouet et la France n’est pas en reste.

L’arrivée au pouvoir d’Hitler, après Mussolini, donne des idées à l’extrême droite française qui croit son moment venu, le 6 février 1934.

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